Il n’y a pas d’âge pour apprendre
Quel bonheur d’accompagner certains de mes élèves qui décident “d’essayer à apprendre à peindre” selon eux … sur le tard. Quel privilège de les avoir à mes côtés, et quelle leçon de vie.
Ils ont 50, 64, 78 ans ou 90 ans et ils découvrent enfin le bonheur de dessiner sans entraves, sans jugements, et surtout sans attente de résultats.
Aujourd’hui je souhaite vous présenter SUE.
Elle a choisi d’apprendre à peindre après le décès de son mari qui souffrait d’Alzheimer. Elle s’est occupée de lui pendant de longues années. Grâce à des groupes de soutien, Sue a trouvé le moyen d’avancer et s’est fait de nouveaux amis.
Mais la vie sans son mari était difficile. Elle trouva cependant la force et le goût d’essayer de nouvelles choses. C’est ainsi qu’elle commença les cours d’art et qu’elle se découvrit un réel talent en dessin et peinture.
TROUVER LA FORCE D’AVANCER
Avancer peut être ressenti comme insurmontable. La perte d’un proche anéantit et il faut apprendre à se reconstruire. C’est là que l’art peut aider. Une feuille blanche peut se comparer à une nouvelle journée à construire.
Construire et non subir.
Créer, et donc devenir acteur de sa vie.
J’entends souvent:
“ Je ne sais pas quoi faire.”
” Je ne sais pas dessiner.”
” Je ne sais pas par où commencer”
“C’est trop tard.”
UN DESSIN - UN VOYAGE
Sue avait cette volonté de vivre et d’avancer malgré les obstacles.
La feuille blanche représente en quelque sorte notre espace-temps d’un jour. En effet, on démarre notre journée en se levant, on se déplace, on voit différents paysages au fil des heures, différentes personnes et plusieurs événements surviennent. Peindre c’est pareil: on commence à un endroit de la feuille, on évolue sur sa surface un peu à l’aveugle avec une intention de départ et on doit aussi gèrer des imprévus. Le résultat de “l’image finie” est comme un cadeau que l’on se fait à soi-même. On a jamais une idée précise du r’esultat fini.
OSER - QUEL QUE SOIT SON ÂGE
Tout réside dans le bonheur de “créer” , et non pas le résultat, qui lui, reste accessoire.
SUE vivait son art de cette manière. Elle reprit goût à la vie et venait chaque semaine avec enthousiasme et une envie d’essayer de nouvelles choses. Peu de temps avant son décès, elle essaya l’art abstrait pour libérer le geste et simplement oser le lâcher-prise. Je suis heureuse qu’elle ait eu le temps de faire cette expérience qui la renda si heureuse.
Il n’est jamais trop tard pour tenter, et demandons-nous:
Pourquoi reporter à demain ce que l’on peut faire aujourd’hui?
J’entends malheureusement très souvent mes élèves me dire qu’un professeur les dissuada de dessiner dès leur plus tendre enfance, leur disant qu’ils étaient trop “mauvais”. Sue faisait partie de ceux-là et elle s’est donné la chance de se prouver que ce professeur avait tord.
CRÉER EST LE PROPRE DE L’HOMME
Tout le monde peut dessiner ou peindre.
Peu importe l’âge.
Peu importe le résultat.
Avant d’atteindre un sommet, il faut apprendre à grimper.
Qui veut, peut.
Il s’agit d’oser commencer, comme un premier pas, et d’apprécier le PROCESSUS CRÉATIF, c’est là où réside notre énergie vitale et la joie.